POUR QUI ? POUR QUOI ?

Les paysages et les randonnées
Au nord : Montagne d’Ambre, tsingys rouges
Au centre : Hautes Terres, canal des Panganales
À l’ouest : rivière Tsiribihina, « forêt de pierres » des tsingys de Bemaraha,
allée des baobabs de Morondava
Au sud : massifs du Makay, de l’Isalo et de l’Andringitra

La faune et la flore
Lémuriens, caméléons, geckos, zébus, baleines à bosse
Ravenalas (« arbres du voyageur »), bois précieux, orchidées, vanille, ylangs-ylangs

Les côtes
Au nord : baie de Diego Suarez, archipel de Nosy Be
À l’est : île Sainte-Marie
Au sud : baie d’Ifaty, alentours de Fort-Dauphin

Les villes
Antananarivo, Diego Suarez, Antsirabé, Fianarantsoa

À QUEL MOMENT ?

Bien que le climat tropical s’articule sur l’alternance classique d’une saison des pluies (novembre-avril) et d’une saison sèche (mai-octobre), les variantes sont nombreuses.
La côte est, très arrosée, ne connaît de répit qu’en septembre et octobre. La côte nord-ouest et l’île de Nosy Be connaissent une période 
mai-octobre favorable et une saison des pluies de décembre à mars.
Dans les montagnes, il peut faire frais, voire froid entre juin et octobre.

Températures moyennes jour/nuit (en °C) à 
Antananarivo : janvier 28/17, avril 25/15, juillet 20/10, octobre 25/13; Nosy Be (côte nord-ouest) : janvier 31/23, avril 31/22, juillet 29/17, octobre 32/20; Toleara (côte sud) : janvier 32/23, avril 31/20, juillet 27/14, octobre 29/19. Température moyenne de l’océan Indien : 25°.

Pour les réjouissances
Mars : Nouvel An malgache. – Avril-mai : fête du Riz (Santa Bary). – Juin : carnaval à Antananarivo. Juin à septembre : « Famadihana » (fête du «Retournement des morts»). Juillet : Festival des baleines à Nosy Boraha.

QUEL VOYAGE ?

La location d’une voiture individuelle est possible mais n’est ni répandue ni conseillée, contrairement à l’option du tout-terrain avec chauffeur-guide.

L’intérieur

En circuit accompagné, l’itinéraire le plus souvent proposé – en minibus ou en 4 x 4 – part d’Anta­nanarivo et se termine à Toleara après avoir traversé les hauts plateaux, la réserve de Berenty et le massif de l’Isalo. Pour ce type de voyage, l’alternance de mini-randonnées – à la découverte de la faune, de la flore et des tsingys – et de moments de plage n’est pas rare. Tabler sur un minimum de 3 000 EUR pour 15 jours.

Le relief s’y prête, aussi les spécialistes de la randonnée sont-ils en nombre. On les rencontre surtout dans les massifs de l’Ankarana, de l’Isalo ou du Makay, qu’ils arpentent entre avril et novembre.

Plusieurs organismes de tourisme solidaire tracent leur sillon, entre autres pour explorer le monde rural en petits groupes dans les Hautes Terres et sur la côte est.

Les côtes

Nosy Be, Nosy Boraha et Diego Suarez sont les sites balnéaires les plus structurés et les plus fréquentés, parfois pour une semaine exclusive d’océan. Tabler sur une moyenne de 1 600 EUR la semaine en demi-pension.

Les plongeurs ont leur site d’élection  : Nosy Be et les îles alentour. L’observation des baleines est possible sur la côte est (Sainte-Marie), entre autres via des associations défenseures de la nature.

Des croisières locales se déroulent en catamaran, entre autres autour des îles Mitsio et de Nosy Iranja). Des croisières internationales partent de Saint-Denis (La Réunion), avec une escale à Diego Suarez.

Sur la côte sud-ouest, près de Toliara (Tuléar), les pêcheurs hissent la voile à un haut degré d’esthétique
Que seraient l’île et les siens sans leurs innombrables zébus,  symboles de sagesse et de richesse, et animaux à tout faire?
Espèce endémique et emblématique de l’île, le ravinala s’est offert une réputation mondiale via son baptême d’«arbre du voyageur»
(photos Robert Pailhès)

LES YEUX DANS LES YEUX
Cédric Evrard et les lémuriens? Une histoire de ténacité, d’endurance entre le photographe qui guette le moment où la peluche va se présenter sous son meilleur jour et le petit animal qui le défie gentiment du regard…

(Photo Cédric Evrard, octobre 2016)

L’ALLÉE DES BAOBABS
Image ambassadrice du tourisme malgache

(Photo Robert Pailhès, octobre 2016)

LES POINTES GRISES DES TSINGYS, IMAGE RARE
« Madagascar, pour moi, c’est les lémuriens, si j’y allais, c’est juste pour eux… », s’exclame le premier, l’air assuré. « Donc, tu n’irais pas voir les tsingys ? », répond l’autre. Le premier, à nouveau : « Les tsin quoi ? »
Voilà comment on peut regretter un jour de n’avoir jamais connu les roches grises et acérées, uniques au monde, que sont les tsingys de Bemaraha, dans une région dépeuplée de l’ouest de l’île. Innombrables menhirs dressés vers le ciel et figés au terme d’un cycle commencé au fond de l’océan il y a des dizaines de millions d’années.
Le chemin qui y conduit n’est pas simple, comme s’il fallait satisfaire à une série d’épreuves pour les mériter. La rivière Tsiribihina est le premier gardien du temple, pas d’autre solution que la traverser. Pour monter sur le bac, le chauffeur doit ajuster ses roues sur des supports étroits et brinquebalants, parfois après une longue attente. De l’autre côté de la rivière, le petit port de Belo-sur-Tsiribihina connaît un marché animé. Un steak de zébu à la table du bien nommé Mad Zebu, restau de qualité dans la rue principale, n’aura pas été de trop avant d’affronter la centaine de kilomètres de piste, avant de se coltiner un second bac, plus facile, sur la rivière Manambolo, qui longe le village de Bekopaka.
Le lendemain, il faut à nouveau rouler sur dix-sept kilomètres d’une piste plus difficile avant de décrocher le Graal. Autant dire que, si l’on ne dispose pas des services d’un chauffeur-guide rompu à tous les pièges du terrain et des horaires, on risque la galère, et pour longtemps encore. A moins que les Chinois, habiles marchands présents à Madagascar comme dans de nombreux pays d’Afrique pour en développer les structures en imposant leurs conditions, n’aient déjà affûté les pelleteuses pour asphalter le réseau.
Espèces animales et végétales qui évoluez dans cet univers de pierres qui a séduit l’Unesco, vous êtes prévenues, donc continuez d’en profiter ! Sautillez, lémuriens blancs, sur les arêtes grises, là où un photographe devrait sans doute attendre des heures, voire des jours, pour vous saisir ainsi ! Voletez, aigles-pêcheurs, chauves-souris ! Rampez, caméléons rarissimes ! Et fleurissez, kalanchoés et aloès rouges ! Quant à vous, vazahas, venus de loin pour admirer le trésor, adoptez la philosophie malgache, le moura moura, déclinable en plusieurs postulats, du genre : « N’oubliez jamais que si les Suisses ont la montre, nous on a le temps… »
Il existe deux formes de tsingys : les petits et les grands, ces derniers bien plus spectaculaires. Avant de les atteindre, on a droit à un hors-d’œuvre très local, une forêt sèche où, en vedettes américaines, des lémuriens blancs se laissent tirer le portrait, leur progéniture parfois blottie sous le museau.
Rescapés d’une lignée de primates, les lémuriens, qui se déclinent en diurnes et nocturnes, ont choisi Madagascar pour royaume. Souvent haut perchés dans les arbres, ils semblent indifférents au crépitement des téléphones portables et des appareils photo pointés sur eux. Le tourisme sera-t-il leur dernier rempart face à l’extinction qui les menace sous le double coup de la déforestation et le braconnage? Rêvons!
Et rêvons aussi face à cette « forêt de pierre » qu’il faut mériter ! D’abord en descendant au fond du trésor : les passages sont parfois très étroits et la roche risque à chaque instant d’abîmer le crâne des étourdis. Ensuite, en remontant le long des flancs lisses des pierres, équipés de câbles sur lesquels s’accrochent les mousquetons fournis par le très sérieux Madagascar National Parks. Le challenge n’est pas inaccessible si l’on fait preuve d’un minimum de prudence et si l’on ne souffre pas de vertige.
En haut, dans un silence à peine troublé par quelque cri d’oiseau ou de lémurien, une vue rare s’offre au regard. Les arêtes serrées laissent parfois la végétation les caresser et composer ainsi une toile gris-vert. « Cathédrale de pierres », s’extasient des contemplateurs. Pas faux : il y a de la solennité dans cet écrin!
Ce texte a été rédigé par Robert Pailhès à la suite d’un séjour préparé par le voyagiste français Explorator, www.explo.com
Fin septembre 2016, un circuit de 18 jours nous a conduits d’une côte à l’autre du centre de l’île, d’abord dans le sens est-ouest (Tuléar-Manakara), ensuite dans le sens ouest-est (Manakara-Morondava).
Explorator fonctionne sur des bases solides, des prestataires chevronnés, des guides de qualité. Nous en avons eu la preuve vivante avec Bob, notre chauffeur-guide, chaleureux, attentionné, compétent en tout !
Concernant la sécurité à Madagascar, pays en proie à moult difficultés et qui figure parmi les plus pauvres, il faut savoir se garder des préjugés. Certes, deux faits divers tragiques impliquant des vazahas – c’est ainsi que les Malgaches désignent les étrangers – se sont produits au cours des dernières années. Mais leur forte médiatisation a manqué de nuances par rapport au niveau de sécurité réel de l’île. Le respect et la chaleur humaine des Malgaches méritent mieux que les idées préconçues.

(Photo Cédric Evrard, octobre 2016)